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Nathaniel Hawthorne en 3 romans – Notre sélection

Nathaniel Hawthorne en 3 romans – Notre sélection

Nathaniel Hawthorne naît le 4 juillet 1804 à Salem, Massachusetts, dans une famille aux racines puritaines. Son père, capitaine de marine marchande, meurt de la fièvre jaune au Suriname en 1808, laissant le jeune Nathaniel, sa mère et ses deux sœurs s’installer chez leurs parents maternels à Salem.

Après des études au Bowdoin College, où il se lie d’amitié avec le futur président Franklin Pierce et le poète Henry Longfellow, Hawthorne commence à écrire dans la solitude. Il publie d’abord des nouvelles anonymement, puis son premier recueil, « Contes racontés deux fois », paraît en 1837 sous son véritable nom.

En 1842, il épouse Sophia Peabody avec qui il s’installe dans « The Old Manse » à Concord. Le couple a trois enfants : Una, Julian et Rose. Hawthorne occupe différents postes administratifs pour subvenir aux besoins de sa famille, notamment à la douane de Salem, expérience qui lui inspire plus tard la préface de « La Lettre écarlate ».

La publication de ce roman en 1850 marque un tournant dans sa carrière. Le succès est immédiat et permet enfin à Hawthorne de vivre de sa plume. S’ensuivent d’autres œuvres majeures comme « La Maison aux sept pignons » (1851) et « Le Faune de marbre » (1860). Durant cette période, il développe également une amitié marquante avec Herman Melville, qui lui dédie « Moby Dick ».

Après un séjour en Europe comme consul à Liverpool, puis un voyage en Italie, Hawthorne rentre aux États-Unis en 1860. Sa santé décline progressivement et il meurt le 19 mai 1864 à Plymouth, New Hampshire, lors d’un voyage avec son ami Franklin Pierce. Il est enterré au cimetière de Sleepy Hollow à Concord, sur la « crête des auteurs », laissant derrière lui une œuvre qui aborde les thèmes du péché, de la culpabilité et du puritanisme de la Nouvelle-Angleterre.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. La Lettre écarlate (1850)

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Résumé

Boston, 1642. La foule s’est massée pour assister au châtiment d’Hester Prynne, une jeune femme condamnée à porter la lettre « A » cousue sur sa poitrine : la marque de l’adultère. Son crime ? Avoir donné naissance à une petite Pearl alors que son époux, disparu depuis des années, n’a pu en être le père. Malgré l’opprobre public, Hester refuse de désigner son amant et affronte avec dignité sa sentence.

Le drame s’intensifie quand son mari réapparaît le jour même de son humiliation publique. Assoiffé de vengeance, il se fait passer pour un médecin sous le nom de Roger Chillingworth et s’immisce dans la vie du révérend Arthur Dimmesdale, qu’il soupçonne d’être l’amant de sa femme. Le jeune pasteur, respecté de tous, cache en effet un terrible secret qui le consume : il est le père de Pearl. Tandis que Chillingworth le manipule et l’observe se torturer moralement, Hester élève seule sa fille en marge de la société, gagnant peu à peu le respect des villageois par son travail de couturière et ses œuvres charitables.

Après sept années de souffrances silencieuses, Hester et Dimmesdale projettent de s’enfuir ensemble. Mais le poids de la culpabilité est trop lourd : lors d’une cérémonie publique, le pasteur avoue son péché avant de s’éteindre dans les bras d’Hester. Chillingworth, privé de sa vengeance, meurt peu après, laissant une fortune considérable à Pearl.

Autour du livre

Publié en 1850, ce premier grand roman de la littérature américaine connut un succès fulgurant : les 2500 exemplaires de la première édition s’écoulèrent en dix jours. La force de l’œuvre réside dans sa critique implacable de l’hypocrisie et du fanatisme de la société puritaine. D’ailleurs, Hawthorne lui-même, descendant de juges ayant participé aux procès des sorcières de Salem, changea l’orthographe de son nom pour se distancier de cet héritage.

Le personnage d’Hester Prynne, rebelle digne qui transforme sa lettre de honte en emblème d’indépendance, a profondément marqué l’imaginaire collectif. D. H. Lawrence ne s’y est pas trompé en qualifiant l’œuvre de « création la plus accomplie de l’imagination américaine ». Son influence perdure : de Wim Wenders à Roland Joffé, nombreux sont les cinéastes qui ont tenté d’adapter cette histoire d’amour interdite et de rédemption, preuve de son caractère universel.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 360 pages.


2. La Maison aux sept pignons (1851)

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Résumé

Au milieu du XIXe siècle, dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, se dresse une imposante demeure victorienne aux sept pignons. Cette maison, construite à la fin du XVIIe siècle par le colonel Pyncheon sur un terrain injustement saisi à Matthew Maule, traîne derrière elle une sombre histoire. Maule, accusé de sorcellerie et condamné à la pendaison, aurait jeté une malédiction sur la famille Pyncheon avant de mourir. Le jour même de l’inauguration de la demeure, le colonel fut retrouvé mort dans son fauteuil, première victime supposée de cette malédiction.

Un siècle et demi plus tard, la maison abrite Hepzibah Pyncheon, une aristocrate désargentée qui tient une modeste boutique pour survivre. Son frère Clifford la rejoint après trente années d’emprisonnement pour un meurtre qu’il n’a pas commis. L’atmosphère pesante de la demeure s’allège avec l’arrivée de leur jeune cousine Phoebe, dont la présence rayonnante ranime le commerce et redonne goût à la vie au pauvre Clifford. Mais l’accalmie est de courte durée : le juge Jaffrey Pyncheon, un cousin fortuné aux intentions douteuses, harcèle la maisonnée à la recherche d’un mystérieux acte de propriété.

Autour du livre

Publié en 1851, ce roman gothique s’ancre dans la réalité historique de Salem, Massachusetts. La demeure qui l’inspire existe toujours : la Turner-Ingersoll Mansion, où Hawthorne passait de longues heures en compagnie de sa cousine Susanna Ingersoll. Le livre rencontra un succès retentissant des deux côtés de l’Atlantique, suscitant autant d’enthousiasme que « Jane Eyre » en Angleterre selon Fanny Kemble.

Henry Wadsworth Longfellow le décrivit comme « un livre étrange et sauvage », tandis que Herman Melville salua le traitement magistral de la « phase tragique de l’humanité ». Le nouvelliste H. P. Lovecraft, qui le considérait comme « la plus grande contribution de la Nouvelle-Angleterre à la littérature fantastique », y puisa son inspiration pour plusieurs récits, dont « La Maison maudite » et « L’affaire Charles Dexter Ward ». Le roman connut plusieurs adaptations à l’écran, la plus célèbre mettant en scène Vincent Price dans le rôle de Clifford.

Aux éditions FLAMMARION ; 448 pages.


3. Valjoie (1852)

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Résumé

Au milieu du XIXe siècle, Miles Coverdale rejoint la communauté agricole de Blithedale, une expérience utopique fondée sur les principes socialistes de Charles Fourier. Le premier soir sur place, il rencontre ses futurs compagnons : Zenobia, une femme séduisante et fortunée reconnaissable à la fleur exotique qu’elle arbore dans ses cheveux, ainsi que le couple Foster qui gère la ferme. La soirée se poursuit avec l’arrivée d’Hollingsworth, accompagné d’une jeune fille mystérieuse prénommée Priscilla.

La maladie cloue rapidement Coverdale au lit, mais cette période de convalescence lui permet d’observer les relations qui se nouent entre les résidents. Hollingsworth et Zenobia se rapprochent, tandis que Priscilla développe un attachement presque maladif envers cette dernière. L’harmonie apparente se fissure avec l’irruption du professeur Westervelt, personnage inquiétant qui partage un passé trouble avec Zenobia. L’intrigue se densifie lorsque Coverdale apprend que Priscilla et Zenobia sont les filles du même homme et que Priscilla n’est autre que la mystérieuse « Dame voilée », une voyante sous l’emprise de Westervelt.

Autour du livre

Troisième grand roman d’Hawthorne, « Valjoie » s’inspire de son séjour dans la communauté de Brook Farm en 1841. Les contemporains de l’auteur s’évertuèrent à identifier les modèles réels des personnages – notamment Margaret Fuller pour Zenobia – occultant la dimension symbolique de l’œuvre. Le suicide de Zenobia s’inspire d’ailleurs d’un fait divers : la noyade d’une certaine Martha Hunt, dont Hawthorne participa aux recherches du corps en 1845. Cette tension permanente entre réalité et fiction nourrit une réflexion sur les limites de l’idéalisme et la nature humaine, qui accouche de l’une des critiques les plus acerbes de l’utopisme américain.

Aux éditions GALLIMARD ; 378 pages.

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