Yann Moix, né le 31 mars 1968 à Nevers, est un écrivain et réalisateur français. Il est également chroniqueur à la télévision et dans la presse. Il obtient le prix Goncourt du premier roman pour Jubilations vers le ciel en 1996, puis le prix Renaudot pour Naissance en 2013.
1. Une simple lettre d’amour
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« Dès qu’une femme aime un homme, elle fabrique un infidèle. »
2. Naissance
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La naissance ne saurait être biologique : on choisit toujours ses parents. Naître, c’est semer ses géniteurs. Non pas tuer le père, mais tuer en nous le fils. Laisser son sang derrière, s’affranchir de ses gènes. Chercher, trouver d’autres parents : spirituels. Ce qui compte, ce n’est pas la mise au monde, mais la mise en monde. Naître biologiquement, c’est à la portée du premier chiot venu, des grenouilles, des mulots, des huîtres.
Naître spirituellement, naître à soi-même, se déspermatozoïder, c’est à la portée de ceux-là seuls qui préfèrent les orphelins aux fils de famille, les adoptés aux programmés, les fugueurs aux successeurs, les déviances aux descendances. Toute naissance est devant soi. C’est la mort qui est derrière. Les parents nous ont donné la vie ? A nous de la leur reprendre. Le plus tôt possible.
3. Podium
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Entrez dans la danse ! Une longue sarabande de fous. Voici Podium, le nouveau roman de Yann Moix, qui met en scène (c’est le cas de le dire) Bernard Frédéric, un sosie free lance de Claude François qui se produit un jour au Bricorama, un autre chez Monsieur Meuble, toujours dans des lieux qui facilitent l’accès à la consommation de masse et à la mélancolie singulière.
Dans le monde impitoyable des sosies de Cloclo, Bernard est peut-être le plus doué parce qu’il ne joue pas à être Claude François. Il est persuadé qu’il en est la réincarnation. Cloclo, c’est lui ! Grâce à lui, l’idole vit encore !
Dans ce roman au grotesque achevé, Yann Moix en fait des tonnes. Tant mieux. Radical dans son propos encyclopédique sur Claude François, il délaisse la mièvrerie du revival sympa, piège dans lequel tombe l’époque, pour prendre les chansons de Claude François et le tragique de son existence vraiment au sérieux.
Et c’est là qu’il excelle. Fasciné par l’absurdité du monde, il le transforme en gigantesque farce. D’aucuns diront que Yann Moix délire. Peut-être n’a-t-il au contraire jamais été aussi sérieux…
4. Rompre
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Avec ce roman, Yann Moix revient à son thème de prédilection : l’amour (et ses dépendances : la jalousie, la haine, la rivalité, la séduction, l’addiction, etc…).
Et son livre prend la forme d’un dialogue imaginaire (à la manière du Neveu de Rameau de Diderot, ou de L’idée fixe de Paul Valéry) où Yann Moix bavarde, à la terrasse d’un café, avec un ami qui tente de le consoler à la suite de sa dernière déconvenue amoureuse…
Dans un roman précédent, l’auteur avait choisi, comme incipit : « Ce que les femmes préfèrent, chez moi, c’est me quitter »…L’inverse eut été plus exact car, dans ce livre – précisément intitulé « Rompre » -, le narrateur confesse qu’il ne peut s’empêcher de mettre un terme très prématuré à chacune de ses aventures, de les « rompre » tant il craint d’aimer et d’être aimé…
Evidemment, cette disposition mentale vient de loin : de l’enfance, de douleurs enfouies, d’humiliations passées… Mais tout, ici, prend un aspect drolatique et fort peu psychanalytique.
Dans ce dialogue, la « rupture » sert ainsi de prétexte à une variation sur la solitude, sur la jalousie, sur l’enfer narcissique, sur la violence amoureuse. Formules et aphorismes fusent sous la plume moixienne.
L’écrivain se reproche, au fond, de ne pas savoir aimer – les femmes, bien sûr, mais aussi, et surtout, lui-même. Et c’est sur cette note tenue qu’il compose ce « journal d’un séducteur-destructeur ».
5. Jubilations vers le ciel
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Hector a douze ans quand il voit Hélène pour la première fois et décide qu’elle sera l’amour de sa vie : Hélène, je la rencontrai une première fois sous un préau. J’allais avoir douze ans. Elle jouait à la délivrance. Elle perdait des morceaux de lumière en courant. Elle portait un jean noir et un pull noir : c’était une éclipse. Hector invente mille choses pour se faire remarquer : couper la tête d’un zouave du pont de l’Alma pour l’offrir à sa dulcinée, dédicacer tous les Cid de Corneille des librairies de sa ville, grimper jusqu’à sa chambre pour lui réciter des poèmes. Et si rien ne marche, il ne s’inquiète pas Hector, il a toute la vie devant lui… Trouver les mots n’est pas chose facile, quand la peur vous prend de ne pas trouver ceux qui feront le poids.
Parce que face au récit de Yann Moix, à son style éblouissant, on se défendrait presque d’écrire le mot « passion ». L’amour d’Hector pour Hélène, de la passion… ? Allons, c’est bien plus, faites un effort. Passion, oui, c’est ça et c’est bien plus, c’est ce qui tord le ventre, rend joyeux, terrasse, fait pleurer, rire, vieillir, espérer. La passion, c’est Jubilations vers le ciel de Yann Moix et c’est bien plus.