Cet article vous présente une sélection de 5 des meilleurs livres sur le Kosovo.
1. Kosovo – Une guerre « juste » pour un État mafieux (Pierre Péan)
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La première guerre de l’OTAN a été menée au nom des droits de l’homme : frapper fort pour « prévenir un génocide » et stopper les troupes serbes menaçant des populations civiles. Elle était pourtant illégale.
Pendant 78 jours, au printemps 1999, l’Alliance emmenée par les États-Unis a bombardé la Serbie, y compris le Kosovo, alors sa province, avec le soutien enthousiaste de la plupart des intellectuels et médias français. La même Alliance, soutenue par l’Europe, a détaché de la Serbie le Kosovo pour en faire, en 2008, un nouvel État qu’elle a adoubé.
Quatorze ans après, où en est le Kosovo « démocratique » et « pluri-ethnique » ? Voici un droit de suite – un de plus – dont nous avons été privés. En dépit de ses déclarations d’autosatisfaction, la communauté internationale a failli. Une véritable purification ethnique a débarrassé le Kosovo d’une grande partie de ses minorités (en premier lieu, serbes et roms), au lendemain de l’intervention de l’OTAN et en 2004.
Au centre des trafics dans les Balkans, le nouvel Etat est dirigé par les leaders issus des rangs de l’UÇK, l’ancien mouvement indépendantiste armé, hier encore présentés comme les « combattants de la liberté », et aujourd’hui connus pour leurs liens avec le crime organisé.
Pierre Péan démontre la terrible duplicité de la communauté internationale, États-Unis en tête. Tous, Américains, Britanniques, Français et Allemands, savaient parfaitement à qui ils avaient affaire ; leurs services ont souvent appuyé ou formé militairement plusieurs des leaders de l’UÇK. L’auteur révèle que la France mena de facto une politique à double face pendant et aussitôt après la guerre…
Depuis, ni Washington ni Paris n’ont jamais voulu désavouer leurs anciens protégés. Même la justice internationale et l’ONU ont été entravées. Voilà comment un effrayant trafic d’organes, mis au jour dès 2003 par des membres de la Mission d’administration du Kosovo de l’ONU, a été étouffé pendant sept ans…
Pourtant, le constat, effroyable, des exactions et crimes commis ou couverts par le nouveau régime est abondamment documenté par nombreux enquêteurs internationaux, magistrats et agents de services de renseignement présents sur le terrain. Pierre Péan est allé à la rencontre de ces victimes ignorées par l’opinion internationale. Ce livre lève un coin du voile.
À propos de l’auteur
Né en 1938, Pierre Péan est journaliste et écrivain. Il a publié une vingtaine d’ouvrages depuis 1975..
2. L’Europe est morte à Pristina (Jacques Hogard)
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Guerre au Kosovo (Printemps – Eté 1999). Jacques Hogard livre ici son témoignage au travers d’un essai court, argumenté et percutant.
Lorsque se déclenchent les évènements du Kosovo qui défraient la chronique à l’automne 1998, Jacques Hogard est officier supérieur en service au Commandement des Opérations Spéciales (COS). C’est ainsi qu’au tout début de 1999, il prend le commandement du Groupement interarmées des forces spéciales qui sera engagé par la France en Macédoine puis au Kosovo, aux côtés de nos alliés américains, britanniques, allemands et italiens.
Après plusieurs mois de suspens, la guerre est en effet déclenchée par l’OTAN contre la Serbie le 23 mars 1999 après l’échec des négociations de Rambouillet. Ce que Jacques Hogard et ses hommes découvrent alors sur le terrain, la réalité de la situation ne correspond en rien à ce qu’en disent les médias occidentaux.
Homme de caractère, aux convictions trempées, le colonel Hogard va vivre cette ultime opération au Kosovo de manière intense. Elle lui laissera le sentiment amer d’un engagement irresponsable dans un conflit injuste, symbole de tous les échecs et reniements français et européens.
À propos de l’auteur
Né en 1955 dans une famille de soldats, Jacques Hogard sert comme jeune officier à la Légion Étrangère, notamment au 2ème REP. En 1994, il commande au Rwanda le Groupement de Légion Etrangère de l’opération Turquoise.
Ulcéré par la désinformation qui entoure l’action de la France et de son armée, il écrit : » Les larmes de l’honneur « , paru en 2005 chez Hugo et Cie. En 1999, il dirige en Macédoine le Groupement des Forces Spéciales chargé de préparer et faciliter l’engagement de la Brigade Leclerc intégrée à la K-FOR de l’OTAN.
De retour en France, nommé colonel, il prend sa retraite de l’armée. Il est aujourd’hui président de sociétés de conseil pour le développement à l’international.
3. La question du Kosovo (Marie-Françoise Allain, Ibrahim Rugova, Xavier Galmiche)
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Au Kosovo, tout un peuple est entré en résistance contre l’oppression serbe. Une résistance politique et civique inspirée par un intellectuel formé à l’école de la non-violence, de l’universalité des droits et de la démocratie.
Cet homme, ancien étudiant de Roland Barthes à Paris, s’appelle Ibrahim Rugova. Il apporte la preuve qu’il n’est pas vain d’agir pour que les nationalités qui aujourd’hui se déchirent dans les Balkans acceptent demain de vivre ensemble, qu’il est possible de défendre une cause nationale sans tomber dans le piège du nationalisme.
La question du Kosovo est mal connue en France. C’est pourtant sur la reconquête de cette région autonome de l’ex-Yougoslavie, peuplée à 90% d’Albanais, que s’est articulée la politique expansionniste du leader serbe Slobodan Milosevic dont on a vu les applications en Croatie et en Bosnie.
Le dossier qu’on lira ici a pour ambition d’informer et de sensibiliser à une cause qui est aussi la nôtre. Car si demain la résistance non violente échoue à canaliser l’attente de tout un peuple, c’est l’ensemble de la région (Albanie, Grèce, Turquie, Macédoine) qui risque de s’embraser et de réduire en cendres, aux marches cette fois de la CEE, les valeurs auxquelles nous sommes le plus attachés.
À propos de l’auteur
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4. Le testament du Kosovo – Journal de guerre (Daniel Salvatore Schiffer)
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1999. La Serbie est bombardée par l’aviation de l’OTAN, sans mandat de l’ONU. Seul intellectuel étranger à être présent sur le terrain, dans ce que l’on appelait alors l’ex-Yougoslavie, durant toute la durée de cette intervention militaire (du 24 mars au 10 juin 1999), Daniel Salvatore Schiffer offre, par ce document exceptionnel, un témoignage unique.
L’auteur, qui parcourt sans relâche, au péril de sa vie, le pays en guerre, ne se limite cependant pas à y analyser, en philosophe et en humaniste, la cruelle réalité du conflit. Il l’étaye aussi, preuves à l’appui, par une impressionnante série de constats matériels, d’échanges directs avec les survivants et de photos inédites, récoltés aux quatre coins de la Serbie, dont le Kosovo faisait encore partie intégrante.
Daniel Salvatore Schiffer, qui fut aussi blessé par un de ces raids aériens de l’Alliance atlantique, n’a pas souhaité publier ce livre jusqu’ici. Car ce journal de guerre contient en effet des révélations qui auraient été auparavant inaudibles, voire irrecevables, au vu du contexte de diabolisation dans lequel une grande partie de l’intelligentsia européenne et des médias internationaux en leur ensemble avaient alors décidé, sans esprit critique ni effort d’analyse, de jeter unilatéralement, systématiquement à de rares exceptions près, les Serbes, sans nuances ni distinctions.
Ainsi est-ce la vérité historique, concernant cette dernière guerre, en Europe, du XXe siècle, que Daniel Salvatore Schiffer tente de rétablir, contre l’opinion communément reçue, dans ce Testament du Kosovo.
À propos de l’auteur
Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont Requiem pour l’Europe consacré à la guerre de Bosnie, agrégé de philosophie, grand spécialiste du dandysme, Daniel Salvatore Schiffer est professeur de philosophie de l’art à l’Académie royale des beaux-arts de Liège.
Il est également professeur invité au Collège Belgique, sous le parrainage de l’Académie royale de Belgique et du Collège de France. Intellectuel engagé, humaniste, esprit libre, Daniel Salvatore Schiffer publie des tribunes fréquentes et remarquées dans bon nombre de grands journaux européens.
5. Histoire des Albanais – Des Illyriens à l’indépendance du Kosovo (Serge Métais)
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Les Illyriens, peuple indo-européen très ancien dans les Balkans, furent christianisés très tôt, comme les Grecs, dès les premiers siècles. Soit bien avant les Slaves, arrivés tardivement dans la région et évangélisés seulement autour du Xe siècle. Sous la domination turque, leurs descendants, les Albanais, s’avérèrent pourtant les moins réfractaires à l’islamisation (deux sur trois environ se firent musulmans).
L’éveil tardif de la conscience nationale chez les Albanais est la conséquence de leur division religieuse. Cela leur fut fatal lors du démembrement de l’Empire ottoman en 1913. Le Kosovo, haut lieu de la lutte pour l’indépendance de l’Albanie, fut alors attribué à la Serbie.
Les Albanais musulmans étaient souvent considérés comme des » Turcs » ; les chrétiens de rite orthodoxe grec, comme des » Grecs » ; quant aux catholiques, dans la région de Shkodër, il était tentant de voir en eux des » Latins « , voire des » Serbes albanisés « .
L’histoire des Albanais au XXe siècle fut particulièrement douloureuse : négation de leurs droits nationaux sur la moitié des territoires albanophones avant la Seconde Guerre mondiale, installation de régimes de terreur dans l’Albanie d’Enver Hoxha, comme dans la Yougoslavie de Tito, dès la fin de la guerre.
Ils furent victimes d’un nouveau malheur après l’effondrement du communisme : les exactions du régime » rouge-brun » de Milosevic qui ne furent arrêtées que par l’intervention militaire de l’OTAN en 1999.
Les Albanais ont aujourd’hui l’espoir d’être réunis, comme les autres peuples balkaniques, au sein de l’Union européenne. Cela passe par l’indépendance du Kosovo qui devrait être reconnue dans le courant de l’année 2006.
À propos de l’auteur
Serge Métais a été maître de conférences de sciences économiques à l’Université du Maine jusqu’au début des années quatre-vingt-dix. Entrepreneur en Europe centrale et orientale depuis l’effondrement des régimes communistes, il s’est consacré en parallèle, ces dernières années, à une activité d’historien des Balkans.