Cet article vous présente une sélection de 5 des meilleurs livres sur l’histoire de l’Europe.
1. Préhistoires d’Europe (Anne Lehoërff)
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Qu’est-ce que la préhistoire ? Ce livre explique comment durant environ 40 millénaires (nous ne sommes dans notre histoire connue par des sources écrites qu’au 2e millénaire !) nos ancêtres ont vécu, fabriqué des merveilles, enterré leurs morts, construit des villes et des nécropoles, défriché toute l’Europe occidentale.
L’Europe, dans sa version large de l’Atlantique à l’Oural et même un peu au-delà a innové, inventé l’agriculture et la métallurgie: c’est ce qu’on a appelé la Révolution néolithique, dont nous vivons encore. Cela dit, les humains de ces époques anciennes n’ont pas laissé de témoignages écrits : juste des traces matérielles que l’archéologue déchiffre, grâce à l’étude des données mises au jour dans et sous le sol.
Au fur et à mesure que les méthodes de l’archéologie se perfectionnent et se professionnalisent, la vision qu’on peut avoir de ces lointains ancêtres se précise et se raffine. Un livre plein de surprises, à la pointe de la recherche, qui sera pour beaucoup une révélation.
À propos de l’auteur
Anne Lehoërff est professeur de protohistoire européenne à l’université Charles-de-Gaulle-Lille-3, elle est actuellement Vice-Présidente du Conseil national de la recherche archéologique, Ministère de la culture et de la communication.
2. Atlas des peuples d’Europe occidentale (André Sellier, Jean Sellier)
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Une clé accessible et claire pour comprendre les peuples qui composent l’Europe, au moment où l’Union européenne s’engage dans une nouvelle étape.
Alors que l’Union européenne s’élargit, l’affirmation des identités nationales ne faiblit pas. En réalité, c’est la substance même de l’histoire de l’Europe qui continue de se manifester : elle a toujours résulté de tensions et de compromis entre des constructions politiques ambitieuses (à commencer par l’empire de Charlemagne…) et l’irréductible diversité culturelle des populations concernées.
À propos de l’auteur
Jean Sellier, géographe, et André Sellier, ancien professeur d’histoire et ancien diplomate, sont aussi les auteurs de l’Atlas des peuples d’Europe centrale et de l’Atlas des peuples d’Orient. Jean Sellier est également l’auteur de l’Atlas des peuples d’Asie méridionale et orientale et de l’Atlas des peuples d’Afrique.
3. Une histoire de l’Europe – Aux sources de notre monde (Michel Fauquier)
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Comme toute histoire, celle de l’Europe a ses ombres, mais elles n’évincent pas les idéaux élevés nourris en son sein avant de contribuer à les faire croître : ces idéaux qu’elle a donnés en héritage au monde, il appartient plus particulièrement aux siens de continuer à les faire vivre.
Pour cela il leur faut savoir d’où ils sont : c’est pourquoi le présent ouvrage raconte ce qui a fait l’Europe, depuis son émergence jusqu’au seuil de notre époque. La pédagogie retenue organise cette histoire en onze nœuds, c’est-à-dire autour de moments durant lesquels le sort de l’Europe s’est noué, pour le meilleur ou pour le pire.
Bâtie à partir d’une trame chronologique forte, l’histoire de l’Europe racontée ici tient que cette histoire a un sens, qu’elle procède de l’avant à l’après, et est intelligible au prix d’une synthèse raisonnable.
Après la prise de conscience des Grecs soudés par des valeurs communes les distinguant fortement des Orientaux qui ont alors la figure des Perses, l’Europe ainsi émergente prend sa première forme avec la constitution d’un Empire romain d’ampleur méditerranéenne mais qui reste occidental par bien des aspects, le christianisme donnant finalement un contenu original à cette forme.
Dans une Europe qui se regarde désormais comme chrétienne et considérée partout comme telle, l’Empire renaît et ouvre à nouveau la voie d’une construction fédérale néanmoins concurrencée par des royaumes qui s’inscrivent en revanche dans une vision confédérale, alors que, dans le même temps, le monachisme donne à l’Europe sa forme la plus proche de l’Europe actuelle.
La modernité naît quant à elle sur fond de conflits, entre la science et la foi, puis entre des Églises concurrentes : l’Europe perd alors ce qui faisait son unité, les rivalités entre puissances n’étant finalement plus réglées par la recherche d’un consensus mais par celle d’un équilibre des forces en présence.
Après avoir mené à son terme l’entreprise de désenchantement du monde, amorcée depuis le cœur du Moyen Âge et accentuée lors de l’entrée dans les Temps modernes, les « Lumières » provoquent des ébranlements très profonds. À l’époque contemporaine, ils menacent d’emporter l’héritage européen du fait de l’avènement des régimes totalitaires.
Le présent ouvrage est conçu pour informer les esprits curieux et pour tous ceux qui préparent des concours et examens nécessitant un bon niveau de culture générale.
À propos de l’auteur
Michel Fauquier est Professeur de chaire supérieure, docteur ès lettres et agrégé de l’Université. Chercheur associé au CESCM de l’Université de Poitiers, il est chargé de cours sur la civilisation européenne à l’Institut Albert-le-Grand, où il est directeur de recherches.
Il est et a été également membre de nombreux jurys (Écoles supérieures de commerce, École Spéciale Militaire de Saint-Cyr/Coëtquidan, Agrégation d’histoire…)
4. Les racines chrétiennes de l’Europe – Conversion et liberté dans les royaumes barbares Ve-VIIIe siècles (Bruno Dumézil)
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Pourquoi l’Europe est-elle devenue chrétienne ? Une évangélisation pacifique des populations a bien évidemment existé ; mais très tôt la force, et notamment la force publique vint s’ajouter ou se substituer au pouvoir de conviction des prédicateurs.
Malgré la qualité de leur appareil législatif et administratif, les empereurs romains ne parvinrent cependant jamais à convertir l’ensemble de leurs sujets. Lorsque le dernier d’entre eux fut déposé en 476, l’Occident passa définitivement sous la domination de rois germaniques, dont à cette date aucun n’était catholique.
Les politiques civiles de coercition religieuse disparurent et l’on put même douter que le christianisme survive à l’anéantissement de l’Empire. Pourtant, trois siècles plus tard, l’Europe ne connaissait plus qu’une seule religion, le christianisme, et dans sa variante catholique, non pas arienne.
Pour les contemporains, le phénomène parut mystérieux, car il était paradoxal. Les peuples barbares, vainqueurs de la puissance romaine, avaient accepté de se soumettre à la religion de leurs vaincus. De façon plus extraordinaire encore, des évêques isolés et des législateurs d’Etats embryonnaires étaient parvenus à réaliser ce que Rome n’avait pas même rêvé d’accomplir.
Comparer l’ampleur des réalisations à la modestie des moyens ne peut qu’amener à réviser l’idée que le christianisme a été imposé par la force. A moins que notre définition de la contrainte religieuse se révèle imparfaite face aux mentalités de ces siècles obscurs…
Dans un âge d’inquiétude, la participation collective à des rituels d’unanimité ou la reconnaissance de signes surnaturels ont pu fléchir les consciences, sans pour autant les violer.
De multiples facteurs sociaux, économiques ou culturels et intellectuels se sont superposés, comme autant de formes de pression subtiles qui amenèrent les individus au baptême (l’attitude changeante des monarques barbares envers les juifs fournit aussi quelques intéressants points de comparaison).
Étendue dans l’espace à toute l’Europe occidentale sur pas moins de trois siècles, cette enquête rigoureuse et nuancée restitue ainsi le passage de l’Occident au christianisme dans toute sa complexité. En multipliant les angles de vue, elle propose une nouvelle approche du concept de liberté religieuse en un temps où convaincre et contraindre ne constituaient pas nécessairement des démarches opposées. Ce livre fera date.
À propos de l’auteur
Né en 1976, Bruno Dumézil est maître de conférence et histoire médiévale à l’université de Paris-X. Ancien élève de L’Ecole normale supérieure et agrégé d’histoire, il a publié plusieurs articles sur les phénomènes religieux dans l’Europe du premier millénaire.
5. Pouvoir et religion en Europe – XVIe-XVIIIe siècle (Éric Suire)
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Si le religieux est aujourd’hui affaire personnelle et n’est pas censé interférer avec le politique, il en allait tout autrement dans l’Europe moderne.
Dans l’ancien monde, où la religion était structurante et commandait à tout et à tous, le christianisme a forgé des concepts essentiels à la régulation des sociétés. Trois principes ont façonné les rapports entre Églises et États : l’autorité vient de Dieu, les pouvoirs temporels et spirituels sont indépendants, les fins humaines sont subordonnées aux spirituelles.
Ce cadre restait toutefois assez large pour justifier des politiques différentes. Les théologiens n’ont pas dicté une réponse unique quand le souverain, fût-il le pape, se trouva confronté à un conflit.
Déstabilisées par les réformes du XVIe siècle, les monarchies surent tirer profit de la dislocation de la Chrétienté latine, abandonnant la guerre religieuse pour la raison d’État. Aux siècles suivants, alors que le désenchantement du monde ôtait à la Création son aspect magique, l’essor du rationalisme contribua autant à extraire la religion du champ politique qu’à asseoir la tutelle de l’État sur l’Église.
À propos de l’auteur
Éric Suire est maître de conférences HDR en histoire moderne à l’université Bordeaux-Montaigne et membre du Centre d’études des mondes moderne et contemporain.