Cet article vous présente une sélection de 5 des meilleurs livres sur l’Empire ottoman.
1. Histoire de l’Empire ottoman (Robert Mantran)
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Des sultans sanguinaires, ou vivant dans la débauche, qui n’imposèrent leur domination que par la force de leurs armées et grâce à un islam intolérant ? Les Ottomans ont longtemps été accusés de tous les excès, de toutes les tares.
Or leur empire a occupé pendant des siècles la première place parmi les puissances du Vieux Monde, et son histoire est d’abord celle de la construction d’un Etat, avec des lois et une administration remarquable. C’est aussi celle d’une culture originale qui dans la littérature et dans l’art a laissé des témoignages encore visibles.
Né en Asie Mineure, au début du XIVe siècle, sur les ruines de l’Empire byzantin et du sultanat seldjoukide, l’Empire ottoman s’étend deux siècles et demi plus tard des portes de Vienne au Yémen, de l’Algérie à l’Irak.
Dans cet immense domaine, l’autorité du sultan ne souffre pas de contestation. Mais, à côté de la cheria, la loi musulmane, se met en place un système politique qui s’efforce de garder ou d’adapter les traditions des peuples soumis.
Dans les provinces chrétiennes, les Grecs, les Bulgares, les Serbes peuvent pratiquer leur religion et leur langue. Dans les provinces arabes, les populations conquises conservent souvent leurs cadres. Il ne faut pas oublier cette tolérance des Ottomans: c’est chez eux que se réfugièrent les Juifs d’Espagne et d’Europe centrale.
Après le long règne de Soliman le Magnifique, symbole de la grandeur des Ottomans, l’Etat commence à se lézarder et l’agitation gagne les provinces. Ces premiers troubles sont le prélude au lent déclin du XIXe siècle. Plusieurs dirigeants tentent alors de promouvoir des réformes, les Tanzimat, mais le jeu des grandes puissances limite leur portée.
L’Empire ottoman devient l' » homme malade de l’Europe « , que les Occidentaux vont s’empresser de faire mourir.
À propos de l’auteur
Robert Mantran, né le 19 décembre 1917 à Paris et mort le 24 septembre 1999 à Aix-en-Provence, est un historien français.
2. Soliman le Magnifique (André Clot)
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Soliman le Magnifique, le plus glorieux des sultans ottomans, fit trembler l’Europe pendant près d’un demi-siècle. En quelques années, il conduit son armée, la première du monde, jusqu’aux portes de Vienne, devient le maître de la Méditerranée et s’installe à Bagdad.
Face à ce redoutable conquérant dont le devoir est d’étendre toujours plus les terres de l’Islam, la Chrétienté est incapable de s’unir: Charles Quint doit signer l’humiliant traité de Constantinople tandis que François 1er, le Roi Très Chrétien, se fait le complice du Grand Turc.
Ombre de Dieu sur la terre « , mais aussi habile politique et despote tout-puissant, Soliman dirige fermement l’Etat avec l’aide de ses grands vizirs. Si Dieu lui a donné le pouvoir, c’est pour qu’il assure la justice et le bien-être de ses sujets. Il recula les limites de l’Empire plus qu’aucun des sultans ottomans, mais c’est sous le nom de Législateur qu’il est passé dans l’histoire de la Turquie.
Dans cet empire qui règne sur trois continents, qui compte plus de 30 millions d’habitants et brasse presque toutes les races et les religions connues, la noblesse héréditaire n’existe pas: l’administration, remarquablement organisée, est tout entière aux mains de Chrétiens islamisés dont l’élite, parvenue aux honneurs et à la fortune, formera des esclaves dévoués au sultan jusqu’à la mort.
Des finances prospères, une économie dirigée et autoritaire : c’est bien sous le règne de Soliman que l’Empire ottoman atteint son apogée. Les villes et les campagnes connaissent une croissance économique et démographique sans précédent. Istanbul d’abord, la plus grande ville du monde, où l’on assiste à un formidable renouveau des arts et des lettres, capitale prestigieuse, siège du Sérail et des plus sombres intrigues…
À propos de l’auteur
André Clot est un historien et essayiste français. André Clot a travaillé de 1936 jusqu’à 1942 pour l’Agence Havas, de 1943 jusqu’à 1945 pour Radio Brazzaville et de 1945 jusqu’à sa retraite pour l’Agence France-Presse. Il a longtemps vécu en Turquie et au Moyen-Orient.
3. Le dernier siècle de l’empire ottoman (Frédéric Hitzel)
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Le présent ouvrage a pour ambition de mieux faire connaître l’histoire complexe de la Turquie, autrefois un immense empire. Il cherche à faire le point sur les recherches en cours, principalement sur l’émergence et l’affirmation de l’identité turque à la fin de l’Empire ottoman et lors de la transition de l’empire à la république.
Au cours de cette période, on assiste au renforcement de l’État central, alors que l’empire subit une perte de ses territoires et est soumis à la pression impérialiste des grandes puissances ; dans le même temps, comment un empire multinational et multireligieux peut-il survivre face à la poussée des nationalismes et au désir d’émancipation de certains groupes ethniques ?
L’ensemble du guide porte sur une durée d’environ un siècle, de la fin du XVIIIe siècle à la naissance de la république de Turquie. Une longue durée donc, qui, bien qu’elle enjambe le passage d’un empire multinational à un État « national », révèle une continuité : c’est en effet une période de réformes impulsées par les élites dirigeantes ottomanes d’abord, puis turques.
Elles commencent à l’époque de Selim III, qui monte sur le trône en 1789 au moment où débute notre Révolution française, sont relancées sous Mahmud II (1808-1839), se concrétisent à l’époque des Tanzimat (1839-1876), sont poursuivies sous les régimes suivants (Abdülhamid II [1876-1909], puis les jeunes-turcs [1908-1918]), et enfin trouvent leur apogée à l’époque de Mustafa Kemal Atatürk.
À propos de l’auteur
Frédéric Hitzel est docteur en histoire (Université de Paris IV-Sorbonne) et diplômé de langue turque (INALCO). Ancien pensionnaire de l’Institut Français d’Études Anatoliennes à Istanbul (1990-1995), il est chargé de recherches au CNRS au Centre d’histoire du Domaine Turc à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.
4. Les Barbaresques (Jacques Heers)
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Émanations du sultanat de Constantinople, les conquêtes des » barbaresques « , leurs razzias, leurs captures de chrétiens et leurs trafics sont au cœur, durant deux siècles, de l’histoire de la Méditerranée et des rapports entre la chrétienté et l’islam.
Le terme » Barbaresques » est apparu au XVIe siècle pour désigner les corsaires, généralement des officiers du sultan de Constantinople lancés à la conquête du Maghreb et de la Méditerranée occidentale.
Les plus célèbres furent les frères Barberousse, fils d’un Sicilien passé à l’islam. Véritables fondateurs de la Régence d’Alger, ils furent durant trente ans la terreur des Espagnols et ravagèrent les côtes de Calabre et de Sicile, et même de Nice.
Mais l’histoire des Barbaresques ne se limite pas aux Barberousse. Tout l’intérêt de l’ouvrage de Jacques Heers est justement d’embrasser l’ensemble de l’histoire de la course en Méditerranée avec ce qu’elle implique : les conquêtes ottomanes (notamment l’Egypte), les cités marchandes victimes ou complices, comme Gênes ou Barcelone, les émirs pirates, les razzias et les grands combats dont un des plus célèbres est celui de Lépante, les captures et l’esclavage des chrétiens, ainsi que les transactions de tout ordre auxquelles il donne lieu, les petits et grands trafics, les sociétés, les cultures et les peuples qui s’affrontent ou se mêlent. Deux siècles qui sont au cœur des rapports entre la chrétienté et l’islam.
À propos de l’auteur
Agrégé d’histoire, Jacques Heers a été professeur aux facultés des lettres et aux universités d’Aix-en-Provence, d’Alger, de Caen, de Rouen, de Paris X-Nanterre et de la Sorbonne (Paris IV), directeur du département d’études médiévales de Paris-Sorbonne.
Parmi ses ouvrages principaux chez Perrin : Le Moyen Age, une imposture, Gilles de Rais,La Première Croisade, Jacques Cœur, Louis XI, Négriers en terres d’Islam.
5. L’Empire ottoman et l’Europe (Jean-François Solnon)
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Au fil des siècles, l’Europe, toujours méfiante et inquiète, a souhaité percer les secrets de la civilisation ottomane et, à rebours de l’idée reçue, fut bientôt fascinée par elle. Malgré leur rivalité séculaire, ces deux mondes ne s’ignoraient pas.
Au XVIIIe siècle, l’empire des sultans lui-même consentit à s’ouvrir à l’Occident et lui emprunta progressivement recettes militaires, méthodes gouvernementales, encadrement scolaire, partie de sa législation, manières architecturales et usages vestimentaires… Depuis le XIXe siècle, la » tentation de l’Occident » le dispute à l’ancrage dans l’islam, créant une ambivalence qui perdure jusqu’à nos jours.
A la logique de guerre (dont elle suit les principales étapes), l’histoire croisée que propose ce livre ajoute – en prenant prétexte d’une personnalité, d’un objet, d’une œuvre d’art – l’analyse d’une rencontre entre deux sphères culturelles qui, tout en se déchirant, ont toujours communiqué.
À propos de l’auteur
Jean-François Solnon, professeur d’histoire moderne à l’université de Besançon, est un des meilleurs spécialistes de l’Ancien Régime. Auteur d’une dizaine d’essais et de biographies, il a publié dernièrement chez Perrin Le Goût des rois. L’homme derrière le monarque et Louis XIV, vérités et légendes.