Emmanuel Kant, né le 22 avril 1724 à Königsberg, capitale de la Prusse-Orientale, et mort dans cette même ville le 12 février 1804, est un philosophe allemand, fondateur du criticisme et de la doctrine dite « idéalisme transcendantal ».
1. Critique de la raison pure
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Cathédrale philosophique, la « Critique de la raison pure » (1781-1787) n’avait pas connu de traduction française entièrement nouvelle depuis près d’un siècle. Il fallait rendre sa jeunesse à une œuvre qui demeure présente dans la réflexion contemporaine comme un sommet inégalé.
Identifiant l’oubli de la finitude comme le ressort des illusions d’un savoir absolu, Kant développe ici la première déconstruction systématique de la métaphysique spéculative. Pourtant, parce que son œuvre majeure fonde aussi la perspective d’un usage légitime de la raison après sa critique, les exigences intrinsèques de la rationalité y conservent un sens pour une humanité reconduite à l’épreuve de sa condition.
Ainsi la démarche kantienne se démarquait-elle par avance de toutes les critiques antirationalistes du discours rationnel. La Critique de la raison pure ouvrait la voie, non à une destruction périlleuse de la raison, mais à sa transformation postmétaphysique. En ce sens, elle continue d’offrir à la modernité philosophique un autre destin que celui qui la conduisait vers l’affrontement stérile de la spéculation et de sa simple dénégation.
2. Fondements de la métaphysique des mœurs
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Publiés en 1785, les Fondements de la métaphysique des mœurs jettent les bases des philosophies de la liberté qui se développèrent au xixe siècle. Kant y affirme, notamment, la nécessité d’une philosophie morale pure, débarrassée de toutes les scories portées par l’empirisme, et entreprend de rechercher et de déterminer le principe suprême de la morale.
Ce seront alors les célèbres « impératifs catégoriques » : « Agis selon une maxime telle que tu puisses vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle » ; « Agis de telle sorte que tu uses de l’humanité, en ta personne et dans celle d’autrui, toujours comme fin, et jamais simplement comme moyen » ; « Agis de telle sorte que ta volonté puisse se considérer elle-même, dans ses maximes, comme législatrice universelle. »
3. Qu’est-ce que les Lumières ?
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« Sapere aude ! (ose savoir !) Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Telle est la devise des Lumières. » Dans ce texte manifeste de la philosophie des Lumières, Kant établit que l’accès à la libre pensée est possible pourvu que la loi garantisse la liberté d’expression. La liberté, la religion (naturelle), le droit, la justice sont les concepts clés de ce texte canonique en même temps que le socle et la source vive de toute la philosophie rationaliste des modernes.
4. Critique de la faculté de juger
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La science moderne a chassé de la nature la moindre cause finale. La nature mécaniste de Galilée ou de Descartes n’a plus aucune intention, ni aucun plan caché. Les causes des phénomènes sont devenues strictement matérielles. L’homme peut-il se contenter d’une représentation mécaniste de l’univers ?
Dans sa Critique de la faculté de juger (1790), Kant énonce les conditions sous lesquelles la nature peut encore se prêter au jugement finaliste. Ainsi, dans l’expérience esthétique, tout se passe comme si la belle forme venait au devant de l’imagination du sujet qui la contemple, comme si elle avait été produite par son imagination. Dans l’explication du vivant également, la raison ne peut s’empêcher de poser l’unité de fonctionnement de l’organisme comme la fin de l’activité de chaque organe.
Dans les deux cas, le finalisme cesse d’être un raisonnement scientifique et devient une simple manière de penser l’expérience. L’irréductibilité de ce mode de pensée témoigne du fait que l’homme, en tant que sujet moral, ne peut faire abstraction, même dans la considération de la nature, d’une interrogation sur les fins.
5. Projet de paix perpétuelle
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Lorsque Kant publie en 1795 son Projet de paix perpétuelle, l’Europe sort à peine, et très provisoirement, d’un cycle guerrier de plusieurs années. Il y a un courage certain, pour un sujet du roi de Prusse, à réprouver publiquement le bellicisme des grandes puissances. La paix est tout, aux yeux de Kant, sauf une chimère. En se livrant à une critique de la guerre sur le plan des principes, Kant dénonce son caractère illégitime et développe une métaphysique du droit. L’état de droit devra supplanter l’état de nature, fait de la violence et des conflits des hommes.