Cet article vous présente une sélection de 5 des meilleurs livres sur l’économie.
1. Dette – 5 000 ans d’histoire (David Graeber)
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En remettant en perspective l’histoire de la dette depuis cinq mille ans, David Graeber renverse magistralement les théories admises. Il démontre que l’endettement a toujours été une construction sociale fondatrice du pouvoir.
Aujourd’hui encore, les économistes entretiennent une vieille illusion : celle que l’opprobre est forcément à jeter sur les débiteurs, jamais sur les créanciers. Et si l’unique moyen d’éviter l’explosion sociale était justement… d’effacer les dettes ?
Cet essai essentiel et foisonnant, par une des plus grandes figures de la réflexion politique contemporaine (David Graeber a directement inspiré le mouvement Occupy Wall Street), permet de mieux comprendre l’histoire du monde, la crise du crédit en cours et l’avenir de notre économie.
À propos de l’auteur
David Graeber est docteur en anthropologie, économiste et professeur à la London University. Après Dette (Les Liens qui libèrent, 2013), il a notamment publié Bureaucratie (Les Liens qui libèrent, 2015).
2. Le capital au XXIe siècle (Thomas Piketty)
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La répartition des richesses est l’une des questions les plus vives et les plus débattues aujourd’hui. Mais que sait-on vraiment de son évolution sur le long terme ?
La dynamique de l’accumulation du capital engendre-t-elle inévitablement sa concentration toujours plus forte entre quelques mains, comme l’a pensé Marx au XIXe siècle ? Ou bien les forces équilibrantes de la croissance, de la concurrence et du progrès technique conduisent-elles spontanément à une réduction des inégalités et à une harmonieuse stabilisation dans les phases avancées du développement, comme l’a cru Kuznets au XXe siècle ?
Ce livre tente de répondre à ces questions à partir de données historiques et comparatives beaucoup plus étendues que toutes les études antérieures. Parcourant trois siècles et plus de vingt pays, il offre une perspective inédite sur les tendances à l’œuvre et un cadre théorique renouvelé pour en comprendre les mécanismes.
Dès lors que le taux de rendement du capital dépasse durablement le taux de croissance de la production et du revenu – ce qui était le cas jusqu’au XIXe siècle, et risque fort de redevenir la norme au XXIe siècle -, alors le capitalisme produit mécaniquement des inégalités insoutenables, arbitraires, remettant radicalement en cause les valeurs méritocratiques sur lesquelles se fondent nos sociétés démocratiques.
Des moyens existent pour inverser cette tendance, tout en repoussant les replis nationalistes ou totalitaires, mais la voie est étroite.
À propos de l’auteur
Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à l’École d’économie de Paris, Thomas Piketty a notamment publié Les Hauts Revenus en France au XXe siècle (Grasset, 2001), avec C. Landais et E. Saez, Pour une révolution fiscale (Seuil/La République des idées, 2011) et Peut-on sauver l’Europe ? (Les Liens qui libèrent, 2012).
3. Croissance zéro, comment éviter le chaos ? (Patrick Artus, Marie-Paule Virard)
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Cessons de nous voiler la face : les prévisions de croissance retrouvée que nous égrènent, depuis 2009, les gouvernements successifs sont une vaste plaisanterie. 2 % de croissance en 2016 : même pas en rêve ! Pas plus qu’en 2017, en 2018 ou en 2023…
La croissance qu’a connue la France à la fin du XXe siècle, fondée sur les gains de productivité et le progrès technique, n’était pas la règle d’un monde nouveau mais l’exception d’une histoire têtue.
Ce livre démontre, au travers de brefs détours théoriques et de multiples anecdotes, que les rêves de croissance de nos gouvernants sont de funestes chimères. Faut-il pour autant se décourager ? Bien sûr que non. La France ne tombe pas.
Elle est au seuil d’un nouveau modèle de développement. Soit elle refuse d’affronter cette réalité et Billancourt, désespéré, pourrait bien basculer dans la violence la plus légitime. Soit elle change de logiciel, elle s’adapte à son nouvel environnement et elle s’ouvre de nouvelles pistes de création de bien-être.
Ces nouvelles pistes peuvent permettre à notre pays, non pas de raser gratis dès demain, mais d’offrir à sa jeunesse des perspectives qui lui ôtent toute envie de s’enliser dans le triangle des Bermudes que délimitent aujourd’hui le repli sur soi, l’expatriation et la violence.
À propos de l’auteur
Chef économiste de Natixis, professeur à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, Patrick Artus est membre correspondant du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre.
Marie-Paule Virard est journaliste économique. Elle a notamment publié avec Patrick Artus Le capitalisme est en train de s’autodétruire, La France sans ses usines et Les Apprentis sorciers.
4. Le retour des communs – La crise de l’idéologie propriétaire (Benjamin Coriat)
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Autour des « communs » se noue aujourd’hui un espoir fort de transformation sociale à partir d’institutions ou d’entreprises proposant des ressources en accès ouvert. Cet ouvrage entend alimenter la réflexion sur les potentialités qu’offre le renouveau de ces communaux collaboratifs.
À propos de l’auteur
Benjamin Coriat est professeur de sciences économiques à l’université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, et membre du Centre d’économie de l’université Paris Nord (CEPN, UMR 7234). Spécialisé en économie industrielle, de l’innovation et de la propriété intellectuelle, il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles.
Sur le thème des communs, il a notamment dirigé I’ANR Propice (propriété intellectuelle, communs et exclusivité) dont les résultats essentiels sont publiés dans cet ouvrage. Il est par ailleurs cofondateur et membre du collectif d’animation des «Economistes atterrés».
5. L’Homme inutile – Du bon usage de l’économie (Pierre-Noël Giraud)
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Les « damnés de la terre » aujourd’hui, ce sont les hommes inutiles : non pas ceux qui sont surexploités et dont la force de travail est sous-payée, mais ceux qui ne trouvent pas à l’employer ou si peu, ceux qui – chômeurs, travailleurs précaires, paysans sans terre – sont réduits à survivre de l’assistance publique ou familiale et n’ont aucun moyen d’améliorer leur sort.
L’inutilité, dénonce Pierre-Noël Giraud dans ce livre, est la pire forme des inégalités, car elle enferme dans des trappes dont il devient impossible de sortir. En comprendre les mécanismes et proposer des politiques économiques permettant de l’éradiquer, tel est le propos de cet ouvrage.
Pour ce faire, Pierre-Noël Giraud ouvre la boîte noire de l’économie, exposant sa méthode, ses objectifs et ses outils. De là un certain nombre d’interrogations, décisives pour les trente années à venir : Malthus est-il redevenu pertinent pour définir notre rapport à la nature ? En quoi les différentes globalisations – numérique, des firmes, financière – conduisent-elles à engendrer de l’inutilité ? Et comment faire revenir sur notre sol les emplois « nomades », or noir du XXI siècle ?
Exigeant dans sa démarche, ambitieux dans ses objectifs, ce livre passionnant entend montrer qu’il y a moyen de faire un « bon usage de l’économie ».
À propos de l’auteur
Pierre-Noël Giraud est professeur d’économie à Mines ParisTech et à Dauphine, PSL-Research University. Il est l’auteur d’ouvrages d’économie qui ont fait date, dont L’inégalité du monde, Le Commerce des promesses et, plus récemment, L’industrie française décroche-t-elle ?.