Claude Simon est un écrivain français, né le 10 octobre 1913 à Tananarive et mort le 6 juillet 2005 à Paris.
1. La route des Flandres
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
« Les peintres ont bien de la chance. Il suffit au passant d’un instant pour prendre conscience des différents éléments d’une toile. » Claude Simon choisit donc pour « cadre », aussi limité que celui d’un tableau, quelques heures d’une nuit après la guerre, au cours de laquelle les époques et les événements se confondent dans la mémoire du cavalier Georges : « Le désastre de mai 1940, la mort de son capitaine à la tête d’un escadron de dragons, son temps de captivité, le train qui le menait au camp de prisonniers, etc. »
Le fil de cette longue et foisonnante remémoration demeure le décès du capitaine de Reixach : suicide ou mort accidentelle ? Georges devra remonter jusqu’à Corinne, la veuve de ce dernier, pour trouver peut-être une réponse.
« Description fragmentaire d’un désastre » était le premier titre de ce roman, un des plus lus de Claude Simon. On y retrouve une des préoccupations majeures de l’écrivain : « le cheminement même du temps, c’est-à-dire invisible immatériel sans commencement ni fin ni repère » et ses conséquences sur la pensée, à son tour déstructurée et inconsistante.
2. L’acacia
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
En refermant l’Acacia, le lecteur a la sensation d’avoir personnellement chevauché dans les clairières de l’Est en 1940, les yeux brûlés d’insomnie; d’avoir reçu une balle en 1914 au coin d’un bois, tel un parfait poilu de l’Illustration ; mais aussi d’avoir servi aux Colonies avant 14; d’avoir hanté les villes d’eaux de la Belle Epoque ; d’avoir ouvert un télégramme avec des sanglots de veuve dans la gorge ; d’avoir visionné des bribes d’ » Actualités » d’avant l’autre guerre, sépia, tressautantes et muettes ; d’avoir remué ces réminiscences dans un claque miteux ; d’avoir senti monter la folie des deux dernières guerres du fond des trains à bestiaux de toute l’Europe ; et de chercher à couler tout cela dans le présent immédiat de l’écriture, devant une branche d’acacia vert cru.
3. Le tramway
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Un tramway relie une ville de province à la plage voisine, distante d’une quinzaine de kilomètres. Aux heures matinales, il fait accessoirement office de ramassage scolaire. Ses allées et venues d’un terminus à l’autre entre les ondulations des vignes ponctuent le cours des vies, avec leurs menus ou cruels événements.
Les lieux où se déroule l’action sont principalement le bord de mer, une maison de campagne, la ville qui peu à peu se modernise, un court de tennis. Dans sa fragilité, la vie s’acharne par ailleurs à poursuivre son cours à travers les dédales des couloirs et des pavillons d’un hôpital, et d’infimes coïncidences amènent parfois les deux trajets à se confondre.
Pas de psychologie chez Claude Simon : c’est l’écriture, et elle seule, qui prend en charge cette fragile renaissance au monde dans la proximité de la mort. L’écriture trace donc un chemin, un itinéraire, celui du tramway qui menait, pendant 15 kilomètres, les voyageurs du centre de Perpignan aux villas bourgeoises de la côte lorsque l’écrivain était enfant. Que ce parcours soit aussi initiatique – initiation à un non-savoir, celui de la mort -, les premières pages du livre nous en persuadent.
4. Les Géorgiques
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Sous l’Ancien Régime, il est officier au régiment de Toul-Artillerie. En 1792, il est élu membre de la Convention. En 1940, il bat en retraite avec son régiment à travers la Belgique. En 1793, il vote la mort du roi. Représentant en mission, il défend la Corse contre Paoli et les Anglais. Il fait planter dans son parc des peupliers d’Italie, des châtaigniers, des hêtres et des acacias.
En 1937, il combat sur le front d’Aragon dans les rangs des milices populaires. Poursuivi par l’ennemi, il repasse la Meuse peu avant que les ponts ne sautent. La mort de sa première femme le laisse inconsolable. En 1799, il est ambassadeur auprès de la cour de Naples. Il se plaint à son intendante que les vendanges ont bien trompé. Il est promu général en l’An II. Membre du Comité de salut public, il enjoint aux chefs d’armées de ne pas reculer en deçà de la Meuse. Il s’évade d’un camp de prisonniers près de Dresde. Il achète une jument à Iéna. Il est blessé au passage de l’Adige. Il recommande qu’on épierre bien ses champs. Près de Lérida, il est atteint d’une balle qui lui traverse le cou. Il vote la loi punissant de mort tout émigré rentré en France et pris les armes à la main.
Au plus fort de la Terreur, il sauve une royaliste qu’il épouse peu après. À la suite de l’insurrection anarchiste de Mai, il est traqué dans Barcelone par la police. Il… À des époques différentes et dans des périodes de tumulte et de violence, trois personnages vivent des événements et des expériences qui semblent se répéter, se superposer, de même qu’indifférents à la tragédie, aux déchirements familiaux et politiques, reviennent au long des pages les mêmes travaux des champs, les alternances des saisons, de la pluie, du soleil, des printemps.
5. L’herbe
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Ce roman tourne autour des hésitations de Louise. Elle ne sait si elle doit quitter son mari pour son amant, si sa vielle tante va mourir, et les dilemmes qu’elle subit en font un personnage déchiré entre ces choix. Les dix jours d’agonie de Marie font prendre conscience à Louise de son incapacité à partir.