Anton Pavlovitch Tchekhov ou Tchekov, né le 17 janvier 1860 à Taganrog et mort le 15 juillet 1904 à Badenweiler, est un écrivain russe, principalement nouvelliste et dramaturge.
1. La mouette
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L’atmosphère est morbide : les fleurs sont piétinées à peine offertes, Treplev tue une mouette pour la déposer aux pieds de Nina… Mais l’oisiveté des personnages ne saurait être la seule cause de ce malaise. C’est l’été, et comme tous les étés, on se retrouve dans la propriété de Sorine.
Seul personnage véritablement sympathique, il n’échappe pourtant pas à la règle : les acteurs de ce drame de l’indécision et de l’inachèvement sont des personnages stéréotypés, s’exprimant au moyen de clichés galvaudés et vide de sens. Pièce sans héros véritable, sans action spectaculaire,
La Mouette est un chef-d’œuvre de l’implicite, et l’on est tenté d’accorder une portée symbolique au moindre détail. Or, si la mouette peut bien sûr être comprise comme un symbole de liberté, elle peut aussi être appréciée pour sa valeur dramatique, maillon de tout un réseau d’échos que Tchekov met en place pour figurer l’enfermement, qui culmine dans le rétrécissement du lieu de l’action.
Le théâtre en plein air même ne saurait constituer une ouverture, illusion factice qui tombe en lambeaux sur les bords d’un lac stagnant ajoutant encore à l’étouffement par son simple pouvoir de réflexion.
2. La cerisaie
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Peu de pièces auront été autant jouées que La Cerisaie, depuis sa création en 1904. Et supporté des éclairages, des commentaires aussi contradictoires. Pièce-testament (Tchekhov meurt l’année même de la parution de la pièce), œuvre charnière, La Cerisaie referme doucement une porte sur un monde agonisant, tandis qu’une autre s’entrouvre, par où pénètre, comme par effraction, l’aube d’une ère nouvelle.
Aube ou crépuscule ? Tchekhov ne tranche rien. Il décrit le neuf et l’ancien, le passé comme l’avenir, avec les mêmes couleurs indécises, fluctuantes. Ses personnages ont l’allure de fantômes, d’ombres blanches, de marionnettes aux fils brisés. Leurs dialogues décousus, hésitants, laissent surgir des plages de silence, un vide soudain mis à nu où résonnent d’étranges échos. On ne peut ici s’accrocher à rien.
Même la mort paraît incertaine, quand « la vie a filé, et on dirait qu’elle n’a pas commencé ». Ainsi posée en suspens, la voix de Tchekhov, son murmure, ne cesse de nous interroger, avec une douce insistance.
3. Oncle Vania
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L’hiver à la campagne, le thé à sept heures du matin, les soirées interminables, le dégoût des autres et surtout de soi-même…
L’ennui est là, comme une espèce de boue gluante dans laquelle on s’enlise, comme des sables mouvants qui les engloutiront tous, Vania, Sonia, Astrov…
Dans un dernier sursaut, ils sortent la tête, essaient de haïr, d’aimer, de tuer, de se tuer… Ils n’en ont plus la force, ni l’envie. Rien que de penser à tout ce qu’ils auraient pu être, à tout ce qu’ils auraient pu faire…
Oui, mais quoi ? Ailleurs, sans doute, il existe autre chose, une autre vie… En Afrique, à fait chaud… Tchekhov, peintre génial et docteur impuissant du terrible mal de ne pas vivre.
4. Les trois sœurs
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Dans une ville de province, perdue dans l’immense Russie, trois sœurs s’ennuient, mais espèrent : Moscou, le retour de l’enfance, la vraie vie… Tout est encore possible le deuil est fini, la vie attend. La vie s’écroule, sans événement. Les officiers vont et viennent. Tous s’accrochent aux mots, mais les mots tuent ou s’usent. Les trois sœurs n’iront jamais à Moscou. Elles ont tout perdu, même l’espoir de partir.
Les Trois Sœurs la plus tchekhovienne des quatre grandes pièces de Tchekhov, a inspiré les plus grands metteurs en scène depuis Stanislavski jusqu’à Pintilié et Krejca. Comment vivre, comment survivre, en ce monde, en Russie et ailleurs ? » A la fin, les sœurs sentent que c’est seulement en reconstituant leur ensemble qu’elles peuvent survivre.
Elles se cherchent, s’embrassent, en quête d’une unité nécessaire. Olga n’a-t-elle pas peur non pas du fait qu’on va les oublier, mais plutôt du fait qu’on va oublier combien elles étaient : la femme-mère, la femme-femme, la femme enfant. Trois, la perfection. »
5. La dame au petit chien et autres nouvelles
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Voici des nouvelles sur le « royaume des femmes ». Ainsi, la Dame au petit chien promène son ennui et son chien sur la digue d’une station de la mer Noire. Un homme solitaire la remarque, l’aime, mais ne peut triompher plus tard de toutes les barrières qui se dressent sur le chemin de leur bonheur.
Tchekhov souffrait d’une impossibilité d’aimer. Mais l’amour lui inspire émotion ou ironie « Si vous craignez la solitude, ne vous mariez pas », et une grande variété de tableaux : « Une nouvelle qui n’a pas de femmes, écrit-il, c’est une machine sans vapeur. » L’héroïne par excellence est pour lui la femme incomprise, qui rêve d’une autre vie, inaccessible.