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Les meilleurs romans d'Elena Ferrante – Notre sélection

Elena Ferrante en 5 romans – Notre sélection

Elena Ferrante est une romancière italienne majeure dont l’identité réelle demeure mystérieuse. Née selon ses propres déclarations à Naples en 1943, elle a choisi de préserver son anonymat depuis la publication de son premier roman « L’amour harcelant » en 1992.

Sa renommée internationale s’est construite grâce à la tétralogie « L’amie prodigieuse » (2011-2014), une saga romanesque qui retrace l’amitié de deux femmes depuis leur enfance dans un quartier pauvre de Naples jusqu’à l’âge adulte. Traduite dans une quarantaine de langues, cette œuvre a connu un succès retentissant et a été adaptée en série télévisée.

Bien qu’elle refuse toute apparition publique et n’accorde que de rares interviews écrites, ses romans, écrits dans un italien standard accessible, abordent avec force les thèmes de l’identité féminine, des relations familiales et du milieu napolitain. Son œuvre comprend également d’autres romans remarqués comme « Les jours de mon abandon » (2002) et « La vie mensongère des adultes » (2019), ainsi que des essais dont « La Frantumaglia » (2003), où elle explique son choix de l’anonymat.

Time Magazine l’a classée parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde en 2016. Malgré plusieurs tentatives d’identification par des journalistes et des chercheurs, qui ont notamment suggéré qu’elle pourrait être la traductrice Anita Raja ou l’écrivain Domenico Starnone, son véritable nom reste inconnu, conformément à sa conviction que les livres doivent exister indépendamment de leur auteur.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. L’amie prodigieuse (2011)

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Dans un quartier populaire de Naples à la fin des années 1950, deux fillettes nouent une amitié qui marquera leur vie : Elena, la narratrice, studieuse et réservée, et Lila, impétueuse et brillante. Issues de familles modestes où la violence fait partie du quotidien, elles excellent toutes deux à l’école primaire, mais seule Elena aura la chance de poursuivre ses études.

Tandis qu’Elena s’épanouit au lycée tout en doutant perpétuellement d’elle-même, Lila travaille dans la cordonnerie familiale. Son intelligence hors norme et sa beauté attirent bientôt les convoitises des jeunes hommes du quartier, notamment Stefano l’épicier et les frères Solara, fils d’une famille aux liens troubles avec la Camorra. Entre rivalité et admiration mutuelle, les deux amies traversent ensemble leur adolescence dans une Naples en pleine mutation.

Premier tome d’une tétralogie vendue à plus de 10 millions d’exemplaires, ce roman dévoile les ressorts intimes d’une amitié au féminin tout en croquant le portrait d’une société italienne encore marquée par le fascisme. Le mystère qui entoure l’identité d’Elena Ferrante, qui n’a jamais accordé d’interview ni révélé son vrai nom, ajoute une dimension particulière à ce récit délibérément flou quant à la frontière entre fiction et autobiographie.

Aux éditions FOLIO ; 448 pages.


2. Poupée volée (2006)

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Leda, professeure de littérature anglaise à l’université de Florence, s’offre des vacances solitaires sur la côte ionienne. À quarante-huit ans, divorcée, elle savoure sa liberté retrouvée depuis que ses deux filles sont parties vivre au Canada avec leur père. Sur la plage où elle vient chaque jour lire et travailler, son attention se fixe sur une famille napolitaine, en particulier sur Nina, une très jeune mère, et sa petite fille Elena qui ne se sépare jamais de sa poupée.

Ces observations quotidiennes ravivent chez Leda des souvenirs douloureux : sa propre maternité mal assumée, ses origines napolitaines qu’elle a voulu fuir, l’abandon de ses filles pendant trois ans alors qu’elles étaient encore enfants. Un jour, dans un geste aussi impulsif qu’inexplicable, elle vole la poupée d’Elena. Tandis que la famille s’affole et remue ciel et terre pour retrouver le jouet, Leda refuse de le rendre.

Écrit avant « L’amie prodigieuse », ce court roman condense déjà tous les thèmes qui feront le succès de la saga napolitaine : les relations mère-fille, la difficulté d’être femme dans une société patriarcale, la fuite des origines sociales. Les phrases courtes et incisives créent une tension palpable, tandis que l’ambiguïté du personnage principal déstabilise le lecteur jusqu’à la dernière page. Le livre a été adapté au cinéma en 2021 par Maggie Gyllenhaal avec Olivia Colman dans le rôle de Leda.

Aux éditions FOLIO ; 208 pages.


3. La vie mensongère des adultes (2019)

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Dans les années 1990, à Naples, Giovanna, âgée de 12 ans, grandit dans la bourgeoisie intellectuelle des beaux quartiers. Fille unique d’un couple de professeurs, elle mène une existence privilégiée jusqu’au jour où elle surprend une conversation entre ses parents. Son père, qu’elle adore, la compare à sa tante Vittoria, une femme qu’il déteste et avec laquelle il a coupé tout contact depuis des années.

Cette confidence bouleverse l’adolescente, qui n’aura de cesse de vouloir rencontrer cette mystérieuse tante. Malgré la réticence de ses parents, elle descend dans les quartiers populaires de Naples à la recherche de Vittoria. Cette expérience va lui ouvrir les yeux sur une autre réalité sociale, plus spontanée, plus brutale, où l’on parle en dialecte napolitain. Tiraillée entre ces deux univers, Giovanna va peu à peu découvrir les mensonges et l’hypocrisie qui régissent la vie des adultes.

Ce roman d’apprentissage décrit avec acuité les tourments d’une adolescente entre 12 et 16 ans. La Naples des années 1990 se dessine à travers deux milieux qui s’opposent : celui des intellectuels bourgeois et celui des quartiers populaires. Une série Netflix adaptée du roman est sortie en janvier 2023.

Aux éditions FOLIO ; 448 pages.


4. Les jours de mon abandon (2002)

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Dans un appartement cossu de Turin, Olga file des jours tranquilles entre son mari Mario, un brillant ingénieur, et leurs deux enfants. À trente-huit ans, elle a sacrifié sa vocation d’écrivaine pour une vie familiale qu’elle croit inébranlable. Mais un après-midi d’avril, son mari lui annonce qu’il la quitte. Quinze années de certitudes volent en éclats.

Le départ de Mario pour une jeune maîtresse déclenche chez Olga une tempête intérieure. Son univers se délite : les objets deviennent hostiles, les fourmis envahissent la maison, le téléphone ne fonctionne plus. Elle perd pied, hurle des obscénités, provoque des scandales en public. Cette femme autrefois policée sombre dans un chaos qui atteint son paroxysme lors d’une nuit d’été étouffante, prisonnière de son appartement avec un enfant fiévreux et un chien mourant.

Les mots crus et violents se mêlent à une langue ciselée pour dire l’effondrement d’une femme. Cette radiographie impitoyable de l’abandon conjugal, parue en 2002, précède la célèbre saga « L’amie prodigieuse ». Elena Ferrante y déploie déjà les thèmes qui feront sa signature : la Naples populaire en toile de fond, la vulnérabilité psychologique, les démons intérieurs qui resurgissent.

Aux éditions FOLIO ; 288 pages.


5. L’amour harcelant (1992)

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Naples, années 1990. Delia apprend la mort par noyade de sa mère Amalia, retrouvée flottant dans la mer à l’aube. Cette femme de modeste condition ne portait sur elle qu’un soutien-gorge de luxe et des bijoux. Pour éclaircir le mystère entourant ce décès suspect, Delia décide de rester quelques jours dans l’appartement maternel, au cœur d’une ville qu’elle avait fuie des années plus tôt.

Son investigation la mène sur les traces d’un certain Caserta, un vieil ami d’Amalia dont la présence ravive des souvenirs enfouis. Dans les rues étouffantes de Naples émergent les fantômes du passé : un père artiste raté qui battait sa femme par jalousie maladive, une mère aux allures provocantes qui riait trop fort, une enfance brisée par la violence. Plus Delia cherche à comprendre sa mère, plus elle se perd dans les méandres de sa propre mémoire.

Le premier roman de Elena Ferrante frappe par sa noirceur et sa crudité. Les descriptions de Naples, ville sale et hostile, servent d’écrin à cette histoire de haine et d’amour entre une mère et sa fille. Sans artifices ni pudeur, le texte révèle la complexité des relations familiales, la violence conjugale et l’ambivalence des sentiments. Un livre dérangeant qui pose les jalons de ce qui deviendra la marque de fabrique de l’autrice italienne.

Aux éditions FOLIO ; 224 pages.

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