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Susan Hill en 4 romans – Notre sélection

Susan Hill en 4 romans gothiques – Notre sélection

Susan Elisabeth Hill, née le 5 février 1942 à Scarborough dans le Yorkshire du Nord, est une romancière britannique. Fille unique, elle étudie à la Scarborough Convent School avant de poursuivre ses études à Coventry puis au King’s College de Londres. Précoce, elle publie son premier roman « The Enclosure » en 1961 alors qu’elle n’est qu’en première année d’université.

Sa carrière d’écrivaine se développe parallèlement à celle de journaliste indépendante (1963-1968). Elle connaît le succès avec « Je suis le seigneur du château » (1970), qui lui vaut le Prix Somerset Maugham en 1971, et « La dame en noir » (1983), un roman fantastique qui sera adapté au théâtre, à la télévision et au cinéma.

En 1975, elle épouse Stanley Wells, spécialiste de Shakespeare, avec qui elle a deux filles, dont la romancière Jessica Ruston. En 2013, elle quitte son mari pour vivre avec Barbara Machin, scénariste de télévision.

Son œuvre est éclectique, du roman gothique au policier, notamment avec sa série mettant en scène le détective Simon Serrailler depuis 2004. Elle a également fondé sa propre maison d’édition en 1996, Long Barn Books. En reconnaissance de sa contribution à la littérature, elle a été nommée Commandeur de l’ordre de l’Empire britannique (CBE) en 2012.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. La dame en noir (1983)

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Au début du XXe siècle, Arthur Kipps, jeune notaire londonien, est envoyé dans le nord de l’Angleterre pour assister aux funérailles d’Alice Drablow et organiser sa succession. À son arrivée à Crythin Gifford, il remarque le malaise des villageois dès qu’il évoque le nom de la défunte ou sa demeure, le Manoir des Marais – une bâtisse isolée au milieu des marécages, uniquement accessible à marée basse.

Lors de l’enterrement, Arthur aperçoit une mystérieuse femme vêtue de noir, au visage émacié. Cette apparition marque le début d’une série d’événements inexplicables qui vont ébranler ses certitudes rationnelles. Malgré les réticences des habitants et les phénomènes étranges qui s’intensifient, le jeune homme s’installe dans le manoir pour accomplir sa mission. Sans imaginer qu’il va découvrir une terrible histoire qui le hantera jusqu’à la fin de ses jours.

Publié en 1983, ce conte gothique de Susan Hill a dû attendre près de 30 ans avant d’être traduit en français, à l’occasion de son adaptation cinématographique en 2012 avec Daniel Radcliffe. L’efficacité du récit tient moins à ses effets spectaculaires qu’à la montée progressive d’une tension insidieuse, servie par une narration à la première personne qui nous fait partager la perte de repères du protagoniste. La fin, d’une cruauté glaçante, donne tout son sens à ce huis clos d’une rare violence psychologique.

Aux éditions L’ARCHIPEL ; 147 pages.


2. La main de la nuit (2010)

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Adam Snow, un marchand de livres anciens dans l’Angleterre contemporaine, sillonne le pays à la recherche d’éditions rares pour ses clients fortunés. Un soir, perdu sur une route de campagne, il s’arrête devant une propriété abandonnée : la Maison Blanche. Poussé par la curiosité, il s’aventure dans le jardin envahi de broussailles. C’est alors qu’une sensation étrange le saisit : une petite main d’enfant se glisse dans la sienne, bien qu’il soit seul dans l’obscurité.

Cette rencontre inexplicable ne cesse de le hanter. Au cours de ses recherches, il découvre que la demeure appartenait à une certaine Denisa Parsons et qu’un drame s’y est joué : la noyade d’un jeune garçon dans l’étang du domaine. Peu à peu, la présence fantomatique devient plus pressante, plus menaçante. La main qui semblait d’abord inoffensive cherche maintenant à l’entraîner vers les eaux sombres de l’étang.

Court et intense, ce récit gothique publié en 2010 perpétue la tradition des histoires de fantômes à l’anglaise. Sans verser dans l’horreur gratuite, l’angoisse s’y distille goutte à goutte autour d’un personnage ordinaire confronté à l’inexplicable. Le livre a connu un succès notable au Royaume-Uni, où la critique du Times l’a salué pour son « élégance ». Il s’inscrit dans la lignée de « La dame en noir », le précédent roman fantastique de Susan Hill.

Aux éditions L’ARCHIPEL ; 134 pages.


3. La malédiction de Manderley (1993)

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Dix ans après l’incendie de Manderley, Maxim de Winter et sa jeune épouse errent à travers l’Europe, fuyant les fantômes du passé. Le couple s’efforce d’oublier les événements tragiques liés à Rebecca, la première femme de Maxim, dont la mort mystérieuse continue de les hanter. La narratrice, dont on ne connaît jamais le prénom, supporte en silence les sautes d’humeur de son mari et ravale ses propres désirs, notamment celui d’avoir des enfants.

Le décès de Beatrice, la sœur de Maxim, les contraint à revenir en Angleterre. Ils s’installent dans une modeste demeure de campagne, loin du faste de Manderley. Mais leur quête de tranquillité vole en éclats quand des figures du passé resurgissent : Jack Favell et l’inquiétante Mrs Danvers n’ont pas renoncé à leur vengeance. La menace grandit, tandis que la santé mentale de la narratrice vacille dangereusement.

Les descendants de Daphné du Maurier ont choisi Susan Hill pour donner une suite au mythique « Rebecca ». L’entreprise s’annonçait périlleuse : comment prolonger un des plus grands succès de la littérature gothique britannique ? Le résultat divise : certains saluent la fidélité aux personnages quand d’autres regrettent l’absence de la tension psychologique qui imprégnait « Rebecca ». Le dénouement, particulièrement sombre, marque une rupture définitive avec l’atmosphère du premier opus.

Aux éditions ALBIN MICHEL ; 400 pages.


4. Meurtres à Lafferton (2005)

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Dans la petite ville de Lafferton, des disparitions inexpliquées sèment le trouble. Les victimes n’ont rien en commun – ni l’âge, ni le milieu social, ni la profession. Pour élucider ces mystères, Freya Graffham, une inspectrice fraîchement arrivée de Londres, rejoint l’équipe du commissariat local dirigée par Simon Serrailler.

Alors que les investigations piétinent, Freya pressent qu’un tueur en série opère dans l’ombre. Son intuition et sa ténacité la poussent à creuser davantage, malgré le scepticisme initial de sa hiérarchie. Entre la cathédrale qui domine la ville et les ruelles brumeuses, elle traque un prédateur dont la voix résonne à travers des cassettes enregistrées – témoignages glaçants de ses pulsions meurtrières.

L’enquête prend un tournant dramatique quand Freya réalise qu’elle pourrait bien être la prochaine cible. Plus troublant encore : Simon Serrailler, censé assurer sa protection, pourrait involontairement précipiter sa perte.

Ce polar ouvre une série de six romans centrés sur la famille Serrailler. La singularité de cette saga tient à son mélange savamment dosé entre enquêtes policières et questionnements sur la médecine contemporaine. Les personnages évoluent de livre en livre, révélant leurs failles et leurs secrets, tandis que la petite ville de Lafferton est le théâtre d’affrontements entre tradition et modernité médicale.

Aux éditions ROBERT LAFFONT ; 496 pages.

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