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Les 5 meilleurs livres de Lucien Bodard

Les 5 meilleurs livres de Lucien Bodard

Lucien Bodard, né à Chongqing en Chine le 9 janvier 1914 et mort le 2 mars 1998 en son domicile du 7ᵉ arrondissement de Paris, est un écrivain et un journaliste français ancien grand reporter à France Soir et récompensé par le Prix Goncourt en 1981 et le Prix interallié en 1973.


1. Monsieur le consul

Monsieur le consul (Lucien Bodard)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

C’est une Chine hallucinante que Lucien Bodard fait revivre dans ce roman. Une Chine de misère et de famine, de fastes, de mendicité, qui sent le cadavre et l’excrément, la Chine des mouches, des espions, des lépreux et des têtes coupées, un pays grouillant, un chaos livré aux ambitions rivales des étrangers et dévasté par les «Seigneurs de la guerre » qui pillent, qui brûlent, qui rançonnent. On se croirait au fond des âges.

Pourtant, c’est, dans cette Chine médiévale que l’auteur est né il y a cinquante ans, et Albert Bonnard, consul de France à Tcheng Tu, capitale du Sseu Tchouan, ressemble fort à son propre père. Seul avec sa famille dans cette province du bout du monde où il règne sur une armée de serviteurs inquiétants, « le consul » poursuit son grand dessein : la construction d’une ligne de chemin de fer qui doit relier Tcheng Tu à Hanoi.

Mais il faut manœuvrer parmi des embûches innombrables et toujours inattendues, ménager les potentats locaux qui exigent des armes et les trafiquants qui recherchent le pavot, louvoyer entre les périls quotidiens pour défendre les intérêts français contre l’âpreté britannique – sa bête noire – et l’appétit vorace des requins venus de Shanghai.

Cela ne va pas sans découragements – que l’opium atténue de rêves délirants – tandis qu’Anne Marie, sa femme, et Lulu, son fils, vivent à ses côtés une existence parallèle où splendeurs et menaces se confondent dans les mirages coloniaux.

La peur et le luxe, les massacres, les banquets, les incendies, tout semble démesuré dans cet univers à l’écart, et Lulu l’explore sans crainte avec la cruauté candide d’un « petit Chinois blanc » que n’étonnent ni les supplices ni les batailles ni les bordels, dans le prodigieux décor de crasse et de merveilles millénaires qui s’offre à ses souvenirs.


2. Anne Marie

Anne Marie (Lucien Bodard)

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L’enfant Lucien Bonnard, le fils de « Monsieur le consul » abandonne la Chine pour découvrir la France. Le roman débute le jour où Lucien, seul avec sa mère, Anne Marie, débarque sur le sol de la métropole tant glorifiée par Monsieur le Consul, resté au loin.

Alors l’enfant Lucien va vivre trois mois de folie, trois mois de passion, trois mois de jalousie, trois mois de désespoir. Car il croit qu’il va avoir sa mère pour lui tout seul. Et il va sentir qu’Anne Marie lui échappe, qu’elle n’est pas là pour filer le parfait amour avec son fils mais pour mener la vie mondaine dont elle rêve.

Elle n’a qu’un but : entrer dans l’intimité d’un couple célèbre qui a fait la carrière de son mari, celui d’André et d’Edmée. Elle se débarrasse d’un fils encombrant, en le faisant admettre dans la pension la plus chic de France… Lulu Bonnard, le chinois atteint là le fond de l’humiliation et du désespoir… Anne Marie ne vient pas le voir une seule fois.

Enfin, arrivent les vacances.Le fils retrouve sa mère, toujours semblable et pourtant différente : elle est devenue parisienne, elle éblouit le monde de 1925, elle fascine et bouleverse son fils.

Lucien Bodard brosse un superbe portrait de femme. Anne Marie… La mère, l’ambitieuse, la mondaine, Anne Marie l’incertaine, l’angoissée. Et il a écrit le plus beau et le plus douloureux roman d’amour, celui de l’amour filial.


3. La vallée des roses

La vallée des roses (Lucien Bodard)

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La Vallée des roses est l’histoire d’une ambition folle qui réussira, d’une ascension qui n’avait pas une chance sur un million de se réaliser, celle d’une fleur, d’une beauté à la grâce incarnée : une jeune fille qui a nom Yi. Yi, qui caresse un rêve inouï : devenir la femme de l’Empereur régnant et, en le subjuguant, régner sur la Chine aux 500 millions de sujets.

On voudrait tout citer, tout raconter. D’abord Hieng-Fong, le Soleil Impérial, le souverain auquel Yi rêve de s’unir, « … dégénéré, ivrogne et débauché, une raclure, un être sans foi ni loi… » On voudrait dire aussi la Cité Violette de Pékin, que gardent des régiments de castrats…

Et encore le Concours du Concubinat où gardée par le Grand Eunuque et le Grand Surveillant, la Mère du Ciel (mère de l’Empereur), choisira parmi cent filles dénichées d’un bout à l’autre de la Chine, les trente qui seront les concubines de son fils, formeront le Harem Impérial et tenteront de séduire l’implacable pédéraste…

Comment passer sous silence la scène où Yi séduit Héros Coupé, l’Eunuque Grand Surveillant. On aimerait raconter encore Yi Concubine Impériale, son ascension jour après jour. Comment devenue Impératrice Tseu-hi, Souveraine Absolue, elle empoisonne l’Empereur, cependant que les Barbares, c’est-à-dire les Blancs (Français et Anglais), sont aux portes de Pékin, au terme d’une marche qui fournit les pages d’horreur les plus hallucinées, les plus chargées de mort et de sang que l’on ait jamais écrites.

Ce roman de mœurs est un fantastique roman d’aventures qui à chaque page confronte le lecteur à la réalité la moins vraisemblable et, génie de l’auteur, à la gorge, gonfle et magnifie le style de Bodard – qui n’était jamais allé aussi loin dans la description comme fascinée, et toujours méticuleuse, de l’horreur ou de l’insolite.


4. Les dix mille marches

Les dix mille marches (Lucien Bodard)

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Le 9 septembre 1976, Mao meurt sans avoir prononcé les quelques mots qui auraient fait de sa femme la nouvelle impératrice rouge. Et Madame Mao, hâtivement, maladroitement, tente un coup d’État. Un mois plus tard, elle est arrêtée. Ainsi s’achève une des plus folles « carrières » du siècle.

Ainsi commence le nouveau roman de Lucien Bodard, dans l’ambition féroce et l’hystérie. C’est la plus extravagante des histoires, l’ascension d’une fille de rien, née dans le ruisseau ou presque, qui devient actrice dans Shanghaï la Fabuleuse et qui force son chemin jusqu’au futur maître de la Chine.

Ses armes ? La rage de survivre, quel que soit le prix à payer ; une exceptionnelle qualité de méchanceté ; et puis un mépris des hommes qu’elle utilise et qu’elle domine par le sexe. Elle n’en respecte qu’un, Kang Sheng qui la protégea quand elle était enfant, Kang Sheng le futur chef des services secrets de la Chine.

Roman d’amour, roman d’aventures, ce livre est aussi une fresque historique. Lucien Bodard montre une Chine convulsive, déchirée, encore endormie dans le Moyen âge, mais déjà folle de modernité sous la botte des Blancs ivres de mercantilisme.

Et surtout, il raconte à sa manière fourmillante la saga du parti communiste chinois, les combats contre les Nationalistes de Tchang Kaï-chek, la clandestinité, les complots, les trahisons, la Longue Marche. C’est la plus formidable épopée du XX° siècle.


5. La duchesse

La duchesse (Lucien Bodard)

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En 1885, l’Indochine est encore une terre inconnue, imprévisible, viennent de s’y aventurer. Tandis que la conquête progresse au rythme d’une armée mal faite pour cette jungle infernale, un jeune colonel, issu d’une grande famille de l’aristocratie, se porte volontaire pour diriger une manœuvre de diversion sur les confins de la Chine, en pays, méo.

II lui faut livrer bataille aux sanguinaires Pavillons-Noirs qui tiennent la région et retarder l’avance d’une colonne chinoise, envoyée par l’impératrice Sseu-Hi pour repousser ces chiens d’envahisseurs  » au long nez « . Mission périlleuse, pour ne pas dire impossible.

Au lendemain d’un siège héroïque, le colonel-duc se retrouve maître du terrain, mais sans recours, au cour d’une contrée hostile, avec des effectifs décimés. Un seul espoir de survie : les Méos, qui ont observé le combat du haut de leurs pitons, sans y prendre part.

Pour sceller l’alliance, obtenue après des palabres sans fin, l’officier se voit contraint d’épouser Niau, la belle petite Méotte, la fille du chef, devant la tribu au grand complet. Ainsi se noue le destin de celle qui restera toute sa vie « la Duchesse », même quand les hasards de l’existence l’auront menée des hauts plateaux du Tonkin à l’hôtel de la Gare, de Lao-Kay an Yunnan – la Duchesse ne sera plus alors que la respectable Mme Dieudonné -, en passant par le bordel frontalier dont elle aura été la patronne, des années durant, « au service de la France ». autant que de ses intérêts, par le biais de fantastiques trafics d’opium et d’esclaves.

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