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Brian Aldiss en 3 romans de science-fiction – Notre sélection

Brian Aldiss en 3 romans de science-fiction – Notre sélection

Brian Wilson Aldiss (18 août 1925 – 19 août 2017) est l’un des écrivains britanniques de science-fiction les plus influents du XXe siècle. Né à Dereham dans le Norfolk, il commence à écrire des histoires dès l’âge de trois ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il sert dans l’armée britannique en Birmanie, une expérience qui influencera plus tard certaines de ses œuvres comme « Le Monde Vert ».

Après la guerre, il travaille comme libraire à Oxford tout en commençant à publier des nouvelles de science-fiction. Son premier livre, « The Brightfount Diaries » (1955), est suivi de nombreux romans et recueils qui lui valent une reconnaissance internationale. Parmi ses œuvres majeures figurent la trilogie « Helliconia », « Le Monde Vert » (prix Hugo 1962) et la nouvelle « Les Supertoys durent tout l’été », adaptée au cinéma par Steven Spielberg sous le titre « A.I. Intelligence artificielle ».

Aldiss est également un critique et historien important du genre, notamment avec son ouvrage de référence « Trillion Year Spree » (prix Hugo 1987). Il est nommé Grand Master par la Science Fiction Writers of America en 1999 et fait officier de l’Ordre de l’Empire britannique (OBE) en 2005 pour services rendus à la littérature.

Marié deux fois – d’abord à Olive Fortescue (1948-1965), puis à Margaret Christie Manson (1965-1997) – il a quatre enfants. Brian Aldiss décède le 19 août 2017 à Oxford, au lendemain de son 92e anniversaire, laissant derrière lui une œuvre considérable comprenant plus de 80 livres et 300 nouvelles.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Helliconia – Le Printemps d’Helliconia (1982)

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Sur Helliconia, planète orbitant autour de deux soleils, les saisons s’étendent sur des siècles. Après 500 ans d’hiver glacial, le printemps s’annonce enfin. Pour ses habitants, humains primitifs et Phagors – créatures humanoïdes adaptées au froid – ce changement climatique titanesque bouleverse l’ordre établi. Les hommes ont perdu la mémoire de leur histoire millénaire, ne conservant que quelques légendes transmises oralement.

Le récit suit d’abord le jeune Yuli, qui après avoir perdu son père lors d’une attaque de Phagors, trouve refuge dans la cité souterraine de Pannoval. Formé par des prêtres, il finit par s’enfuir avec quelques hérétiques vers Oldorando, une cité de pierre où sa descendance s’établira. Au fil des générations, le réchauffement transforme la société : domestication des animaux, création d’une monnaie, évolution des croyances. Mais ce progrès a un prix : une étrange maladie, la fièvre osseuse, décime la population tandis que les tensions avec les Phagors s’intensifient.

En orbite, des scientifiques terriens étudient cette planète-laboratoire, témoins muets d’une expérience cosmique où les cycles naturels façonnent inexorablement le destin des civilisations.

Ce premier tome d’une trilogie majeure de la science-fiction britannique (Prix Campbell Memorial 1983) se distingue par son approche quasi documentaire du genre. Les consultations d’experts de l’Université d’Oxford transparaissent dans la cohérence des cycles astronomiques et leur impact sur l’évolution sociétale. Cette attention méticuleuse aux mécanismes planétaires et à leurs répercussions sur les sociétés rappelle l’ambition de « Dune », même si l’approche privilégie davantage la chronique historique que l’épopée héroïque.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 507 pages.


2. Croisière sans escale (1958)

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Roy Complain mène une existence rude de chasseur dans une société tribale gouvernée par des règles strictes et une religion étrange qui prône l’égoïsme et la colère. Son univers se limite à quelques coursives envahies par une jungle artificielle de « poniques », des plantes à croissance rapide qui servent à la fois de nourriture et de matériau. L’enlèvement de sa compagne Gwenny le pousse à rejoindre une expédition menée par Marapper, un prêtre convaincu qu’il existe un mystérieux « Territoire de l’Avant ».

Leur périple les confronte à des découvertes bouleversantes : d’autres tribus aux cultures différentes, des « Géants » qui apparaissent et disparaissent sans explication, et même des rats intelligents armés d’outils. Petit à petit, une vérité stupéfiante émerge : ils vivent tous dans un gigantesque vaisseau spatial parti coloniser une planète lointaine. Une pandémie causée par un acide aminé alien a provoqué l’effondrement de leur civilisation, effaçant en vingt-trois générations tout souvenir de leur mission originelle.

Publié en 1958, ce premier roman de Brian Aldiss propose une variation originale sur le thème du vaisseau générationnel. Le livre ne cesse d’être réédité depuis sa sortie et reste traduit dans de nombreuses langues. Cette histoire d’une humanité qui régresse technologiquement tout en développant de nouvelles mythologies a influencé de nombreux auteurs et garde aujourd’hui une force singulière, entre roman d’aventure et réflexion sur la transmission du savoir.

Aux éditions FOLIO ; 416 pages.


3. Le Monde Vert (1962)

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Dans un avenir extrêmement lointain, la Terre a cessé de tourner sur elle-même, figeant une moitié de sa surface dans une lumière perpétuelle. Sur sa face constamment éclairée s’étend un enfer végétal où des plantes géantes, devenues prédatrices, dominent un écosystème cauchemardesque. Les humains, réduits à quelques centimètres de hauteur, survivent en petites tribus dans les frondaisons d’un banian colossal qui recouvre un continent entier.

Le récit débute lorsque Lily-yo, cheffe d’une de ces tribus, décide d’envoyer les adultes vieillissants vers la Lune à bord de cosses végétales, accrochées aux toiles tendues entre les deux astres par d’énormes araignées-plantes. Gren, un jeune homme resté sur Terre, se sépare du groupe avec sa compagne Poyly. Il va peu à peu découvrir les mystères de ce monde hostile.

Ce roman de Brian Aldiss, publié en 1962, récompensé par le prix Hugo la même année, joue brillamment avec les codes de la science-fiction post-apocalyptique. À l’origine composé de cinq nouvelles distinctes, il fut d’abord publié aux États-Unis sous le titre « The Long Afternoon of Earth » dans une version abrégée, avant que l’édition complète ne paraisse en 1976.

L’audace des idées déployées suscita des réactions contrastées à sa sortie. Si certains critiques, comme James Blish, lui reprochèrent son mépris des lois de la physique, d’autres saluèrent son imagination débridée. Son influence perdure aujourd’hui : le jeu de rôle « Gamma World » s’en inspire directement, tandis que son univers a été adapté en bande dessinée sous le titre « Hom » par Carlos Giménez.

Aux éditions FOLIO ; 336 pages.

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